Sur le site d’Indre (Loire-Atlantique) implanté depuis plus de deux siècles, 340 salariés œuvrent chaque jour. Pourtant, 97 d’entre eux s’apprêtent à voir leur poste supprimé. Quelle ingratitude envers celles et ceux qui ont façonné notre territoire et forgé l’industrie française !

En dépit de ses affirmations d’hier sur une prétendue réindustrialisation française, Emmanuel Macron, depuis 2017 — et même avant, quand il était t ministre de l’Économie —  n’a cessé d’affaiblir l’emploi industriel. Huit années de saignée sociale au service d’une mondialisation débridée ont abouti, dans notre région, à des milliers licenciements, et devrait encore en entraîner des centaines d’autres, comme à l’usine ArceLorMittal d’Indre.

ArceLorMittal, pourtant largement financé par l’argent public, ne connaît manifestement qu’une seule patrie : le profit. L’État a ouvert grand les vannes aux importations chinoises d’acier, étranglant notre propre production par des prix de l’énergie non compétitifs, et noyant nos entreprises sous un déluge de normes absurdes. Quarante ans de renoncements et de mauvais choix politiques, de François Mitterrand jusqu’à Emmanuel Macron, en passant par les exécutifs de la droite, ont contribué à l’effondrement de la sidérurgie française, en enchaînant les plans sociaux et en refusant un véritable soutien gouvernemental.

Après des négociations sans issue, le dernier recours pour sauver ce qui peut encore l’être serait une nationalisation temporaire d’ArceLorMittalcomme vient de l’exposer Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale – le temps de trouver un repreneur digne de ce nom. Pourtant, lors de son entretien télévisé d’hier soir, le président de la République a annoncé qu’il s’y refuserait.

Derrière chaque emploi supprimé, à ArceLorMittal comme dans n’importe quelle usine, ce sont des familles entières brisées, des années de labeur sacrifiées au nom de la rentabilité. Le président, après avoir abîmé notre pays, poursuit son œuvre de déconstruction, en tournant le dos à ce qui fait la France : son peuple, ses travailleurs, ses industries.

Jocelyn Gillet

Sur ce même thème