Ces derniers jours, avec plusieurs de mes colistiers, j’ai rencontré les représentants de l’Association des voies privées nantaises (AVPN). Cette structure associative récente œuvre à défendre les intérêts et les attentes des riverains propriétaires de voies privées, un état de fait encore très peu évoqué, mais pourtant significatif à Nantes. En effet, ces voies représentent plus de 150 kilomètres de voirie, soit plus de 17 % du réseau urbain, et concernent 21 % de la population nantaise. Héritage de l’histoire urbanistique de la ville, cette situation singulière s’accompagne d’un vide administratif et d’un flou juridique important : selon les rues ou espaces, les modes de gestion de l’eau, de la voirie, de l’électricité ou du chauffage diffèrent, générant d’importantes inégalités de traitement et de nombreuses incompréhensions.

Pourtant ces territoires ne sont pas hors de la ville, ni hors des politiques décidées. Ainsi, la suppression progressive des places de stationnement dans l’ensemble de l’espace dit « public » a entraîné une multiplication des dispositifs de barrières et de contrôle d’accès, sans aide directe ou indirecte de la part des pouvoirs publics. Sur les 3 000 voies privées recensées à Nantes, seules 2 500 disposent d’une structure de gestion. Pour les autres, l’absence d’organisation entraîne une accumulation de difficultés sans interlocuteur identifié. Véritables petits territoires à part entière, ces voies privées pourraient pourtant bénéficier d’un accompagnement public pour la création de structures de cogestion, favorisant un dialogue durable et une meilleure intégration urbaine.

Conscient de ces enjeux, la liste Pour une Nantes sûre propose, dans le cadre de cette campagne municipale, la création d’un comité municipal des voies privées nantaises. Placée sous la responsabilité d’un adjoint au maire dédié, cette instance aurait deux priorités : encourager les modèles de cogestion entre habitants et collectivités ; mettre en place un soutien concret de la Ville, via des subventions ou une assistance logistique. Ce dispositif s’appuierait sur un réseau de relais dans les maisons de quartier, garantissant une présence de terrain et une proximité avec les riverains concernés. Notonq qu’aujourd’hui, les habitants des voies privées ont le sentiment injuste de payer deux fois : d’une part une taxe foncière en augmentation constante depuis 2014, d’autre part la gestion quotidienne de leur voirie, de leurs égouts ou de leur éclairage public. Fidèle à sa vision d’une utilisation juste et équitable de l’argent public, le Rassemblement national (RN) défendra dans cette campagne municipale la mise en place d’un soutien technique et financier à ces riverains, notamment pour des achats groupés d’éclairage à basse consommation ou d’autres équipements collectifs. Parce qu’elle ne l’a jamais véritablement fait jusqu’à présent, la Ville de Nantes doit désormais instaurer une coopération exigeante et respectueuse envers ces riverains. Cette spécificité nantaise doit enfin être reconnue et soutenue.

Jean-Claude Hulot

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