Parler de Donges, parler de notre économie, de notre industrie, de notre avenir, ce n’est pas parler d’un sujet abstrait ou technocratique. C’est parler de ce que nous sommes, profondément. C’est parler de notre histoire, de nos familles, de nos métiers, de nos réussites et de nos combats.

Depuis le début du XXe siècle et la création du port pétrolier précédant la raffinerie, Donges s’est bâtie sur la force de ses ouvriers, sur l’engagement de ses ingénieurs, sur le courage de ses artisans, sur la vitalité de ses commerçants.

Notre ville, située au cœur de la Loire-Atlantique, entre la terre et l’estuaire, a toujours été un carrefour stratégique : industriel, logistique et humain. Ici, on ne compte pas ses heures. Ici, on ne théorise pas le travail : on le vit, on le pratique, on le transmet.

C’est cette culture du travail bien fait, cette solidarité entre générations, qui fait de Donges un symbole du savoir-faire français. Mais ce modèle, aujourd’hui, est bousculé.

Les mutations industrielles, les nécessités d’une transition énergétique et écologique, la concurrence mondiale, la pression environnementale : tout cela change la donne. Et face à ces défis, nous devons tenir bon — non pas en résistant par nostalgie, mais en avançant avec lucidité et ambition.

L’économie Dongeoise ne se résume certes pas à la raffinerie (deuxième du pays), même si elle en est le pilier, en tant que premier employeur de notre commune. Elle vit aussi grâce à ses commerces, ses artisans, ses petites entreprises, ses agriculteurs.

C’est cet équilibre, fragile mais essentiel, qui fait la richesse de notre territoire. Pourtant, chacun le voit : le commerce de proximité souffre. Des vitrines se ferment, des pas-de-porte restent vides, des projets peinent à éclore. Et souvent, derrière une boutique qui baisse le rideau, c’est une famille, un rêve, une part de notre vie locale qui s’en va.

C’est pourquoi nous devons lancer une grande politique de redynamisation économique : soutenir nos commerçants et artisans face à la hausse des coûts et à la concurrence du commerce en ligne ; aider à la modernisation des locaux, à la transition numérique, à la formation des jeunes entrepreneurs ; encourager la création d’un label local « Produit à Donges », symbole de notre fierté locale, pour promouvoir nos produits, nos savoir-faire, notre ancrage.

Et au-delà du commerce, je veux aussi défendre la proximité économique : chaque chantier, chaque marché public, chaque projet communal doit prioritairement faire appel aux entreprises locales. C’est simplement du bon sens.

Mais il serait impossible de parler d’économie sans évoquer l’industrie, en particulier pétrochimique, qui fait vivre notre commune depuis un siècle : la raffinerie de Donges. La raffinerie, c’est plus qu’un site industriel : c’est une communauté humaine. Des centaines d’hommes et de femmes y travaillent, parfois depuis plusieurs générations. C’est un savoir-faire rare, une culture de l’exigence, un sens aigu de la sécurité et de la précision.

Soyons fiers de cette raffinerie. Elle a fait de Donges un acteur majeur de l’énergie en France, elle a contribué à la puissance économique du pays, elle a permis à des milliers de familles de vivre dignement.

Mais il faut aussi regarder la vérité en face : le monde de l’énergie change. Et l’avenir de Donges dépendra de notre capacité à anticiper et accompagner cette transformation.

Certains voudraient opposer l’industrie et l’écologie. Nous refusons cette opposition stérile.

Nous devons conjuguer les deux, parce qu’un développement durable de notre société et de notre économie, ce n’est pas la négation par principe de nos industries, mêmes celles dîtes « lourdes », ni la volonté idéologique de décroître, et encore moins le refus de produire — c’est le choix de produire autrement.

Donges peut devenir un modèle de transition industrielle réussie. Ces dernières années, TotalEnergies investit, modernise, et s’engage dans la réduction de son empreinte carbone.

Mais cela ne doit pas se faire sans nous. Les élus locaux, les salariés, les habitants doivent être associés à ces choix, à ces projets, à ces transformations.

C’est pourquoi nous proposons la création d’un Conseil local de la transition industrielle et énergétique. Ce conseil réunira tous les acteurs : représentants de l’entreprise, syndicats, associations, collectivités, experts et citoyens.

Il suivra les investissements, les engagements environnementaux, les retombées économiques, les risques potentiels. La transparence, c’est la condition de la confiance. Et je le dis haut et fort : la raffinerie doit toujours être un partenaire, pas un adversaire. Elle doit être au cœur de notre stratégie territoriale, non pas à sa marge.

Si nous voulons que Donges continue d’être une terre industrielle d’ici la prochaine génération, nous devons dès maintenant miser sur l’innovation et la diversification. Cela passe par notre soutien réaffirmé au projet d’une d’usine d’électrokérosène Take Kair, qui doit être mis en place dans notre commune à horizon 2031 ; le développement de certaines énergies nouvelles : hydrogène, électricité verte ; l’accueil de nouvelles entreprises industrielles liées à la maintenance, à la chimie verte, à la logistique décarbonée ; une réflexion sur la création d’un campus industriel et énergétique en partenariat avec les Universités de Saint-Nazaire et Nantes, pour former les jeunes Dongeois aux métiers industriels d’avenir.

La liste que nous portons, Rassembler Donges, veut que notre commune devienne le laboratoire régional d’un maintien réussi des activités industrielles, dans un territoire si sinistré par la désindustrialisation, le travail détaché, les transferts de technologies, les délocalisations ; un territoire où l’on prouve qu’on peut préserver les emplois tout en ne nuisant pas, autant que possible, à l’environnement.

Maxime Klaus

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