
À Saint-Herblain, l’histoire politique semble tourner en rond. Ceux qui, hier encore, dénonçaient l’inefficacité de la majorité municipale socialiste choisissent aujourd’hui de la rejoindre. En effet, après six années passées à critiquer le manque d’investissements dans l’aménagement ou la transition écologique et énergétique (TEE), les écologistes s’allient à nouveau au maire en vue de la prochaine élection municipale. Mais pourquoi ce revirement soudain ? Qu’est-ce qui a changé : la politique municipale ou les promesses de postes ? En 2008, les ex-Verts (LV) rejoignaient le maire de l’époque, Charles Gautier. En 2014, ces mêmes écologistes ralliaient le nouveau maire Bertrand Affilé, nantis de postes stratégiques : aménagement, TEE, environnement, sans oublier des responsabilités au conseil métropolitain de Nantes. Mais en 2020, la rupture fut nette : chacun partit de son côté, désuni.
Alors, que s’est-il passé ? Était-ce une question d’idéologie ou simplement de places promises ? Pendant six ans, ces mêmes écologistes ont pourtant dénoncé publiquement l’inefficacité de la majorité actuelle. Ils ont fustigé le manque de volonté politique, de cohérence et d’ambition pour l’avenir de Saint-Herblain. Et aujourd’hui, les voilà de nouveau aux côtés de ceux qu’ils critiquaient hier. Que leur a-t-on promis cette fois-ci ? Des postes ? Ou un simple partage du pouvoir ? Et surtout : tiendront-ils jusqu’en 2033, ou quitteront-ils encore la majorité en cours de mandat ? Pendant ce temps, les Herblinoises et les Herblinois attendent des réponses concrètes à leurs problèmes du quotidien. Notre ville, en forte et constante croissance démographique depuis des décennies, fait face à des défis majeurs : insécurité, présence de Roms, perte de cohésion, manque de concertation citoyenne. Dans certains quartiers comme la Harlière, ou à Bellevue la réalité quotidienne s’éloigne de l’image qu’on veut en donner. Ce n’est pas à coups de baguette magique, de feux d’artifice ou de projets-vitrines que l’on transformera Saint-Herblain. Ce sont la volonté, la proximité et l’écoute du terrain qui feront la différence.
Les Herblinois n’ont pas besoin d’ateliers participatifs pour valider un programme déjà écrit. Ils ont besoin d’élus sincères, présents, capables d’agir avec eux, pas pour eux. Aujourd’hui, j’en appelle à la mobilisation. Comme je l’ai martelé lors de ma réunion de circonscription dimanche dernier à Vigneux-de-Bretagne, il est temps de soulever l’espoir et de réveiller Saint-Herblain. L’avenir de notre commune ne se marchande pas. Il se construit, ensemble, avec honnêteté et courage.
Jocelyn Gillet
