Article de Presse océan du 14 janvier 2020
Il n’était pas assez connu localement : Benoist Rouaud, le candidat proposé en octobre dernier par le RN de Loire-Atlantique, n’a jamais reçu l’aval de Paris. Eléonore Revel, la déléguée départementale du parti, s’est finalement dévouée. Sa liste est pratiquement bouclée et son programme arrêté : « La sécurité, la sécurité et encore la sécurité ». Interview.
Presse Océan : La commission nationale d’investiture a tranché : vous conduirez la liste Rassemblement national en mars 2020 aux municipales à Nantes. Ce n’était pas vraiment votre choix…
Eléonore Revel : « Je ne souhaitais pas être tête de liste et nous avions, localement, en octobre dernier, désigné Benoist Rouaud. La commission d’investiture a rejeté ce choix en nous faisant comprendre que notre candidat manquait encore de notoriété. Je suis déléguée départementale et je ne pouvais pas imaginer que le RN ne soit pas présent aux municipales à Nantes : je n’avais plus le choix… ».
Le parti a aussi fait le choix de l’expérience ?
« Ce sera en effet ma 7e campagne depuis les municipales 2014, où je figurais sur la liste de Sophie Van Gothem. J’ai ensuite été candidate pour le parti de Marine Le Pen aux régionales en 2015, aux deux législatives organisées sur la 3e circonscription, celle de Jean-Marc Ayrault, en 2016 et 2017, aux sénatoriales en 2017 et aux Européennes l’an dernier ».
Ironie de la politique, vous étiez, en 2014, sur une liste divers droite qui a empêché le Front national d’obtenir des élus…
A l’époque, Sophie Van Gothem avait du mal à boucler sa liste et je n’étais pas encore encartée au parti de Marine Le Pen, même si je suivais ses propositions avec beaucoup d’attention. Depuis, la situation a changé et l’objectif est clair : je veux faire revenir nos idées au conseil municipal de Nantes »
En 2014, la liste FN avait recueilli 8,14 % à Nantes (7 834 voix). Vous pensez faire plus ?
« Je ne rêve pas ; je ne serai pas maire de Nantes, même si en politique tout est possible. Mais j’espère bien que nous aurons des élus, oui ».
Vous partez en campagne avec un petit retard sur la plupart des autres têtes de listes…
« Vous connaissez la fable de La Fontaine, Le lièvre et la tortue ? Si nous sommes bons, si nous parvenons à faire une bonne campagne, nous serons à l’arrivée. Ma liste est aux trois-quart bouclée et nous avons sérieusement travaillé sur le programme ».
Les gens n’hésitent plus à s’afficher sous l’étiquette RN ?
« C’est toujours un peu compliqué, oui, sur un territoire détenu depuis longtemps par la gauche, surtout pour les cadres ou les chefs d’entreprise qui travaillent avec la mairie. J’ai eu des refus mais d’autres partis connaissent les mêmes difficultés. Mais nous avons les militants pour faire campagne ».
Vous pouvez dévoiler les grandes lignes de votre programme ?
« Il est simple : la sécurité, la sécurité et encore la sécurité. C’est la priorité. La situation à Nantes est devenue invivable alors que la sécurité est la première des libertés. Les Nantais ont la trouille de sortir ou de voir sortir leurs enfants après 22 heures et aucun quartier n’est épargné. Johanna Rolland n’a pas pris la mesure de l’ensauvagement de Nantes en lien, tout le monde le sait, avec l’augmentation de l’immigration. 53 % des agressions ont été l’an dernier commises par des étrangers. Cette immigration doit cesser : Nantes n’a plus les moyens pour financer et loger dignement les immigrés ».
Mais toutes les candidates ou presque ont des propositions sur ce thème…
« Nous en aurons aussi, inédites. Et même après l’élection, avec nos élus, nous ne lâcherons rien lors des conseils municipaux. Nous serons force de propositions ».
Benoist Rouaud figurera sur votre liste ?
« Il y sera. Et bien placé. Il faut préparer l’avenir. Les municipales sont l’occasion de s’implanter, de se faire connaître »
Pierre-Marie Hériaud