Une ambition culturelle à reconquérir

Nantes, cité des ducs de Bretagne, forte de son histoire et de son lien charnel avec la Loire, mérite une politique culturelle digne de son héritage et de son rayonnement.

Sous la funeste mandature de Johanna Rolland, la ville s’est enfermée dans une vision étroite, marquée par une idéologie woke et une promotion trop exclusive de l’art de rue, souvent au mépris de son identité historique.

Il s’agit pour le Rassemblement national de proposer une refondation culturelle audacieuse, capable de faire de Nantes un phare culturel mondial, ancré dans son passé et ouvert à une création authentique, tout en valorisant ses institutions et son patrimoine

Les dérives d’une politique culturelle idéologique et déconnectée

La gestion culturelle de Johanna Rolland, héritière de celle de Jean-Marc Ayrault (dont elle a accentué à l’extrême les principaux travers) et orchestrée encore récemment par Jean Blaise, a transformé Nantes en un terrain d’expérimentations artistiques réservée à une « élite » bo-bo et déracinée.

Le Voyage à Nantes, dirigé par J. Blaise jusqu’en 2024, repose sur un concept de parcours éphémères, promouvant un art jetable, soi-disant « audacieux », mais souvent marqué par une idéologie d’extrême-gauche et la cancel culture. Cette approche, qui privilégie l’art de rue au détriment d’autres formes d’expression, rompt avec notre identité française et régionale (ligérienne et bretonne).

Le camouflage de la statue de Louis XVI, place Marc Elder, constitue une atteinte à l’histoire de France. De même, l’emploi des termes « fin d’année » ou « hiver » au lieu de Noël, accompagné du remplacement des illuminations traditionnelles par des installations abstraites ou des figures comme la « Mère Noël », relève non seulement d’une décivilisation qui bafoue l’héritage chrétien et français mais aussi d’un culte certain de la laideur et de la vulgarité (l’inverse donc de la culture).

Ces choix divisent les Nantais et transforment la cité des ducs en un décor artificiel, souvent crasseux, loin de la vitalité et de la majesté qu’inspire l’estuaire de la Loire.

Valoriser le patrimoine et les institutions existantes

Pour redonner à Nantes son éclat, il faut s’inspirer des politiques culturelles de villes comme Perpignan, Orange, Fréjus ou Béziers notamment, mais également d’autres grandes métropoles européennes.

Ces municipalités valorisent leur patrimoine tout en dynamisant la création contemporaine, sans céder à l’idéologie woke. À Nantes, les richesses et atouts sont immenses : le château des ducs de Bretagne, emblème de l’histoire bretonne ; le musée des beaux-arts, improprement nommé « musée d’arts », riche de collections inestimables ; le musée Dobrée, trésor archéologique ; le musée Jules Verne, célébrant l’imaginaire littéraire ; et le Lieu Unique, ancienne usine LU (Lefèvre-Utile).

Le Lieu Unique, mal exploité, doit opérer un saut qualitatif avec des expositions d’envergure sur l’histoire nantaise et régionale, des concerts de musique traditionnelle, baroque ou classique, et des représentations théâtrales.

Le théâtre Graslin, où se produit « Angers-Nantes Opéra » (à renommer en français : Opéra d’Angers et de Nantes), pourrait éviter de programmer des prestations aux intitulés aussi caricaturaux que De Monteverdi au rap ou, semblant inspirés par Greta Thunberg, Des mots pour la planète. Pourraient y être invitées des troupes d’autres grandes villes françaises comme Limoges, de pays européens (dont Italie et Europe centrale) et du monde francophone, notamment du Québec.

Nantes, patrie de Jacques Demy, est aussi la cité du cinéma, avec entre autres quatre salles centenaires classées « art et essai » (Concorde, Cinématographe, Katorza, Bonne Garde), à la riche programmation.

Ces salles, souvent indépendantes, doivent pouvoir être soutenues mais aussi, sans nullement renoncer à leur esprit actuel ni à leur pleine liberté de programmation, ne pas hésiter à proposer parfois des films ancrés dans les récits historiques et régionaux, de France et du monde entier, y compris des chefs-d’œuvre classiques du cinéma français.

Restaurer l’identité nantaise et française

La politique culturelle municipale doit honorer les racines de Nantes. Le château des ducs de Bretagne doit devenir plus attrayant par des festivals médiévaux, des reconstitutions historiques et des expositions plus fréquentes sur l’histoire ducale et bretonne, à l’image des Médiévales de Fréjus ou des Fêtes johanniques de Béziers.

La statue de Louis XVI doit être honorée et mise en valeur. Les églises paroissiales (propriété municipale) comme Sainte-Croix, Saint-Donatien-et-Saint-Rogatien ou Notre-Dame-de-Bon-Port, parmi les plus belles de Nantes, doivent être parfaitement entretenues, conformément à la loi de 1905, en recourant autant que faire se peut à un mécénat privé, tout en garantissant leur affectation exclusive au culte (conformément à la loi susmentionnée), sans les transformer en salles de concert ou d’exposition profanes comme cela est bien abusivement pratiqué dans de trop nombreuses églises paroissiales de Loire-Atlantique.

Les célébrations de Noël doivent retrouver leur authenticité, sans s’interdire des crèches d’inspiration bretonne et des illuminations respectueuses de notre héritage populaire.

Des sources de financement réalistes et diversifiées

À l’heure où la région Pays-de-la-Loire réduit, de manière draconienne, ses subventions culturelles, les subventions municipales nantaises doivent être optimisées et réorientées vers des investissements durables, réduisant le poids de projets éphémères.

À l’image de Perpignan, qui a attiré des mécènes pour son Festival de photojournalisme « Visa pour l’image », ou de Béziers, qui finance ses fêtes traditionnelles par des partenariats locaux, Nantes peut inciter ses entreprises, par exemple agroalimentaires, à soutenir expositions, festivals et l’entretien des églises de Nantes.

Une carte d’abonnement culturel, inspirée de celle de Fréjus pour ses événements patrimoniaux, encouragera la fréquentation des musées, théâtres et cinémas « art et essai », tout en engendrant des recettes.

Vers un rayonnement culturel mondial

Nantes, par son histoire portuaire et la richesse de son patrimoine, a l’envergure d’une capitale culturelle internationale.

De même que Béziers, avec ses ferias et ses événements historiques, montre comment valoriser un passé tout en attirant un large public, Nantes peut proposer une programmation mêlant festivals historiques, expositions d’envergure et événements musicaux.

Notre musée des beaux-arts, dont le nom doit être restauré, pourrait aussi accueillir des rétrospectives sur les peintres régionaux et davantage d’expositions internationales.

Le port de l’estuaire de la Loire pourrait redevenir un lieu de festivals maritimes, célébrant l’héritage naval.

Le musée Jules Verne, en lien avec la maison de l’écrivain à Amiens, pourrait développer de nouvelles expositions sur son œuvre, attirant un public francophone mondial.

Le musée Dobrée, enfin rouvert, doit devenir un écrin pour des expositions archéologiques.

La crypte de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul (propriété de l’État) doit être mieux promue, avec des visites guidées accessibles à tous.

L’art de rue, sans être exclu, doit être recentré sur des œuvres pérennes et respectueuses de l’histoire nantaise, en rupture avec les actuelles dérives woke.

Cette vision fera de Nantes un modèle de dynamisme culturel.

Conclusion

Nantes doit tourner la page d’une politique culturelle marquée par l’idéologie, l’éphémère, la laideur et le rejet de soi.

En entretenant et en valorisant son patrimoine véritable, en mobilisant des financements diversifiés, la cité des ducs de Bretagne peut redevenir un phare culturel, fidèle à son histoire et audacieux dans ses ambitions.

Le Rassemblement national appelle à ce sursaut pour que Nantes, loin des dérives de l’actuelle équipe municipale, redevienne une ville où l’art, la beauté, l’histoire et notre civilisation rayonnent à nouveau.

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