Contribution du Rassemblement national (RN) à la consultation publique sur le projet de grande unité de méthanisation à Corcoué-sur-Logne, en Loire-Atlantique

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Le projet de méthaniseur semble se concrétiser à Corcoué-sur-Logne, en Loire-Atlantique. C’est l’assurance d’un désastre environnemental et d’un déni de démocratie. Les habitants de la commune n’ont pourtant jamais été consultés. L’enquête publique préalable rectifie certes un peu les choses.

Un projet de méthaniseur géant, peu écologique et non désiré

La commune de Corcoué-sur-Logne doit accueillir un projet de méthaniseur qualifié de « géant ». Cette qualification n’est pas excessive, car il serait cinq fois plus gros que le plus grand méthaniseur français existant à jour. D’aucuns évoquent le passage futur sur le site de deux cents camions par jour : la coopérative agricole à l’initiative du projet, pour s’en féliciter, les associations environnementales et de riverains pour s’en inquiéter.

L’idée d’un méthaniseur géant à Courcoué n’est pas du tout un écologique. Ainsi, sur ce site, il y aurait seulement 50 % de gaz issu de la méthanisation, le reste serait du dioxyde de carbone. Il y aurait de plus un risque d’infiltration dans la nappe phréatique (à l’image de ce qui s’est passé dans l’Orne avec la pollution d’une nappe phréatique par échappement de lisier).

Ce ne serait pas par ailleurs un projet valable économiquement. La société Métha Herbauges, propriétaire de l’installation, vendra son gaz 93 euros le mégawatt-heure (MW/h) à EDF, avec un contrat d’obligation d’achat signé avec le Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, et ce pendant quinze ans, quand le gaz naturel est vendu 20 euros le MW/h. Qui plus est, nous n’entendons pas que des capitaux étrangers viennent polluer nos terres.

En comparaison, d’autres projets de méthaniseurs pourraient être soutenus, parce que plus modestes : des petites unités comme celle prévu à Saint-Herblain, ou dans d’autres départements, comme le méthaniseur de Boutigny-sur-Essonne, développé à l’initiative d’agriculteurs locaux, selon un mode qui implique bien davantage les populations locales.

Au-delà du gigantisme de ce projet, la Commission nationale du débat public (CNDP) elle-même conteste, sinon le projet bien sûr, sur lequel elle n’est pas amenée à se prononcer, au moins, les conditions de la concertation citoyenne préalable à ce projet.

La mise en garde de la Commission nationale du débat public (CNDP)

En effet, comme dans la plupart des projets industriels de grande ampleur, la population semble mise de côté. Mais elle ne sera décisionnaire de rien : le rapport de la CNDP, diffusé en mai 2022, évoque ainsi le fait que « les rencontres et les ateliers ne semblent pas avoir permis de dégager un consensus sur l’opportunité du projet », que « des désaccords profonds se sont fait sentir sur l’intérêt du projet pour le territoire ».

À la lecture de ces témoignages, le Rassemblement national (RN) de la Loire-Atlantique ne peut qu’être conforté dans son opinion initiale. Rappelons qu’en 2021, lors de la campagne des élections régionales dans les Pays de la Loire, et celle de l’élection départementale dans le canton de Saint-Philbert-de-Grandlieu (où se situe Corcoué-sur-Logne) nous avions mis en avant l’absence de consensus sur ce projet.

Les attentes de nos concitoyens ne sont pas celle d’unités géantes de méthanisation. Ces attentes sont, éventuellement, celles de petites unités et sont, en tout état de cause, celles de la concertation systématique comme préalable de tout grand projet industriel, éventuellement, par le référendum d’initiative citoyenne (RIC).

La nécessité d’un moratoire, avant l’organisation d’une consultation

Il faut améliorer la participation citoyenne dans les territoires. Les citoyens doivent être entendus sur les sujets locaux de grande envergure tels que l’implantation d’éoliennes ou de méthaniseurs. Dans cette période de grands projets imposés, les initiatives en matière de démocratie locale (référendums, demandes pertinentes d’associations environnementales, etc.) doivent donc être d’autant plus soutenues.

Le RN de la Loire-Atlantique demande donc à ce que le projet de méthaniseur de Corcoué fasse l’objet d’un moratoire pour le moment, puis d’un RIC préalable. Nous prenons d’ailleurs au mot Lydie Bernard, vice-présidente à l’agriculture du conseil régional des Pays de la Loire, exprimant, en session plénière de juin 2022, qu’il s’agissait là d’un projet territorial, « qui ne pourra pas se faire sans une adhésion territoriale » : dont acte.

Demandons l’avis aux habitants de Corcoué par un vote — cette consultation publique est une saine première étape — et en l’attente de son organisation, cessons provisoirement le projet, par un moratoire. C’est la méthode la plus démocratique, et donc la plus respectueuse.

Pour le bureau départemental du RN de la Loire-Atlantique

  • Gauthier Bouchet, collaborateur parlementaire, conseiller régional des Pays de la Loire
  • Charles Le Comte, étudiant en licence de droit
  • Bryan Pecqueur, collaborateur d’élus, étudiant en master de sciences politiques

Nantes,

le 16 juin 2023